Vitamine D ? La réponse Méditerranéenne

VITAMINE D ? La réponse Méditerranéenne

 

Quels rôles joue la vitamine D dans l’immunité ? Ce nutriment essentiel pourrait être le lien entre le métabolisme des cellules et le système immunitaire, aidant à « éteindre le stress ». Et cette « molécule de survie » présente aussi des propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatrices. Détails.

La vitamine D est surtout connue pour son rôle dans la régulation du métabolisme du calcium, aidant les os à rester solides. Mais ce n’est pas tout, loin de là. Les études sur ses effets se multiplient mais son rôle dans l’immunité intéresse tout particulièrement les chercheurs depuis quelques années.

On sait par exemple que des niveaux optimaux de vitamine D permettent de prévenir certaines maladies et que le fait d’en manquer est associé à une issue moins favorable en cas d’infections, notamment respiratoires. Le déficit en vitamine D est également associé à un risque accru de développer une maladie auto-immune.

La vitamine D est une molécule hormonale ancienne, synthétisée dans toutes les formes de vie grâce aux rayons UV du soleil, du phytoplancton aux mammifères et aux humains. Cette origine ancienne pourrait expliquer pourquoi la vitamine D est si fortement associée à l’immunité : son rôle en biologie a été sélectionné au cours d’une longue voie évolutive pour atténuer l’effet néfaste de la réponse au stress cellulaire et de la réaction immunitaire. La vitamine D peut ainsi être considérée comme un agent de survie (1).

Enfin, il faut savoir que l’immunité est étroitement liée à l’équilibre énergétique ce qui implique que le rôle de la vitamine D dans la survie s’exerce à la fois à un « macro-niveau » avec l’immunité et l’axe intestin-cerveau mais aussi à un « micro-niveau » dans les mécanismes intracellulaires de survie.

Vitamine D : source, synthèse et métabolisme
Nous nous procurons notre vitamine D grâce à l’exposition au soleil, l’alimentation et la supplémentation. Il existe deux formes principales de vitamine D : la vitamine D2 (ergocalciférol) et la vitamine D3 (cholécalciférol). La vitamine D2 est la forme généralement rencontrée dans les plantes – et notamment les champignons – irradiées aux ultraviolets.
La vitamine D3 est celle que nous produisons à partir du 7-déhydrocholestérol lorsque notre peau est irradiée par les rayons UVB du soleil. Elle est présente naturellement dans l’huile de foie de morue et les poissons gras.
Après son entrée dans la circulation sanguine, la vitamine D (D2 et/ou D3) est métabolisée en 25-hydroxy-vitamine D par la vitamine D-25-hydroxylase (CYP2R1) dans le foie. La 25-hydroxy-vitamine D est ensuite à son tour métabolisée par la 25-hydroxy-vitamine D-1α-hydroxylase (CYP27B1) en forme active 1,25 hydroxy-vitamine D. Celle-ci exerce ses fonctions physiologiques dans le tissu cible en se liant aux récepteurs de la vitamine D présents et en régulant à la hausse ou à la baisse une multitude de gènes. Si le principal site de transformation en forme active est le rein, la 25-hydroxy-vitamine D-1α-hydroxylase est également exprimée par de nombreux autres tissus dans lesquels la 1,25 hydroxy-vitamine D est produite.

 

La vitamine D : lien entre l’équilibre énergétique et l’immunité

Selon des chercheurs, la vitamine D serait une molécule de survie avec une activité « d’extinction du stress ». En fait, la vitamine D aide les cellules à maintenir leur homéostasie (équilibre) énergétique et de survie en modulant la réponse au stress et aux dommages subis par la cellule. La vitamine D améliore en effet la capacité d’un organisme à se débarrasser d’agents perturbateurs et stressants et permet d’induire une réponse tolérogène (tolérance immunitaire à l’antigène) et anti-inflammatoire. Le mécanisme pour parvenir à cela est d’augmenter et d’améliorer les réponses de régulation, de piégeage et de tolérance pour finalement parvenir à rétablir l’équilibre énergétique.

Tout cela signifierait que le métabolisme cellulaire (équilibre énergétique et biochimique) et l’immunité (réponse au stress) sont liés par l’action hormonale de la vitamine D. Celle-ci aurait donc un rôle similaire à celui des cytokines.

Ce qui est intéressant c’est que le calcium intracellulaire – dont la fonction est liée à la vitamine D – partage ce rôle. En effet, selon des modèles récents, le calcium joue un rôle fondamental dans la prise de décision de la cellule concernant la relation entre l’autophagie (un phénomène naturel de nettoyage des cellules) et l’apoptose (mort cellulaire) : cela correspond à une stratégie de la cellule pour maintenir sa survie contre les facteurs de stress et les dommages. La vitamine D joue un rôle majeur dans l’homéostasie du calcium et son activité modulatrice envers la surcharge en calcium est une caractéristique fondamentale du mécanisme de survie, car une augmentation du calcium conduit à l’apoptose plutôt qu’à l’autophagie.